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Les Amazones - Mise en scène : Anthony Marty et Nicolas Vitiello


Théâtre Daunou, Paris – Le 09 février 2016

Ce qui caractérise Les Amazones, cette vision toute particulière du célibat féminin telle que nous la dépeint Jean-Marie Chevret, c’est cet étalage de clichés pas si banals que ça.

Ces amazones, ce sont trois femmes qui, pour des raisons différentes, se retrouvent célibataires après des parcours de vie particuliers. Elles vont alors joindre leurs solitudes pour ne pas rester seules, abattues. Ces trois femmes nous exposent les caractères de femmes esseulées sans jamais pour autant tomber dans le trait grossier. La frontière est fine parfois mais elles ne la franchissent jamais. Elles nous amènent au rire, à l’hilare mais ne cèdent pas à l’excès vulgaire.

La pièce, créée en 2003 avec Chantal Ladesou, est aujourd’hui reprise avec une nouvelle distribution et une nouvelle mise en scène signée Athony Marty et Nicolas Vitiello. Le rôle d’Annie est défendu par une Virginie Pradal follement dynamique. Entourée de ses deux comparses, Sonia Dubois qui campe une joyeuse dépressive, divorcée et se jouant subtilement du stéréotype pour les dénoncer avec malice et Marie-Bénédicte Roy qui incarne la femme à la réussite professionnelle parfaite mais restée seule. Elle alterne parfaitement entre le caractère de la femme de tête et la fragilité du manque d’amour.

Face à ses trois femmes, ce sont deux jeunes hommes qui se heurtent à ces solitudes. Loïc, campé par Hugo Leboeuf apporte vivacité au propos et une belle énergie scénique. Jeune gay déluré mais attentif qui s’éprend de Guillaume venu se remettre d’une peine de cœur, et de ses déboires avec son ex petite amie. Ce dernier, joué par Nicolas Van Beveren jettera le trouble dans toutes ces âmes esseulées. Entre candeur et non conscience des ses atouts, il vogue entre sentimentalisme et caricature de jeune chien fou.

Ainsi un texte qui joue sur un réalisme caricatural et se joue de certains des fantasmes gay sans pour autant tomber dans le cliché trop vulgaire.

Si l’on peut regretter quelques accrocs de mise en scène qui tend parfois à souligner le trait comique du texte par le jeu et nous donne l’impression de « vouloir nous faire rire », on se laisse tout de même emporter par l’énergie et le rythme de ce travail. On passe agréablement d’un quotidien terne, angoissant à de grandes scènes délirantes. On oublie les clichés et on accepte l’extraordinaire pour se délecter de ce texte efficace qui se joue intelligemment des stéréotypes.

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